La venue d’un nouvel être au sein de la famille implique un bouleversement du quotidien, y compris dans la sphère de l’intimité et de la sexualité.
Réinventer le quotidien et la sexualité aussi !
Si jusque-là, la sexualité se vivait spontanément sans trop se poser de questions (bien que ce ne soit pas toujours le cas), il est possible qu’à présent ce ne soit plus aussi simple…
Outre le fait de se remettre de la naissance qui a été plus ou moins bien vécue, la libido peut nous jouer des tours, la fatigue avoir raison de notre désir et le temps, lui, on ne sait plus trop bien comment l’attraper !
Souvent une question taraude les jeunes parents :
Quand reprendre les rapports sexuels après la naissance?
Il n’existe pas de moment précis où l’on peut reprendre une sexualité après un enfantement, l’important étant avant tout de s’écouter et d’en avoir envie.
Cependant, voici quelques pistes :
Attendre que l’on n’ait plus de saignements (appelés lochies), généralement entre 1 et 4 semaines. Si on souhaite cependant reprendre des rapports avec pénétration pendant la période de saignement, penser à utiliser un préservatif afin d’éviter une éventuelle infection.
Si l’on a eu une déchirure, une épisiotomie ou un césarienne, se laisser le temps de cicatriser.
D’ailleurs dans le cas d’une naissance difficile voir traumatique, il est important de prendre le temps de digérer l’évènement émotionnellement (et éventuellement de faire un rituel de guérison) afin de reprendre une sexualité dont on peut pleinement profiter.
Si certaines zones de la vulve restent douloureuses au toucher ou à la pénétration, il est possible de les masser en douceur avec du lubrifiant (à condition que ce soit désenflé et cicatrisé), régulièrement, jusqu’à ce que la douleur s’estompe.
S’être assurée d’avoir une contraception adaptée et suffisamment fiable pour reprendre des rapports avec pénétration en toute sérénité !
Et puis, que l’on allaite ou pas, après une naissance les hormones ne sont pas toujours les plus favorables à une libido au top… Alors pas de culpabilité si le désir n’est pas au rendez-vous dans l’immédiat !
Dans tous les cas, ne se mettre aucune pression et prendre le temps de se réapproprier son corps, qui a vécu des transformations non-négligeables, et cette nouvelle composition familiale.
Un nouveau-né à s’occuper demande du temps, de l’énergie et de l’attention. Pas étonnant que l’on soit fatigué.e, moins disponible et moins enclin à des parties de jambes en l’air !
Pour autant, il est nécessaire, pour le bien-être de toute la famille, de rester connectés. Et de faire attention à ne pas s’éloigner petit à petit, pris dans le tourment de la vie quotidienne…
Car même quand on est fatigué.e et que l’on a peu de temps, il est toujours possible de se regarder dans les yeux, de se prendre dans les bras ou de se dire des mots doux.
Et puis, communiquer ! Se dire ce qu’on a sur le cœur, exprimer nos besoins et faire en sorte que chacun se sente à sa juste place. Tout en prenant garde de ne pas s’enfermer dans des rôles.
Trouver du soutien à l’extérieur du foyer, s’entourer de personnes bienveillantes et aidantes pour pouvoir déléguer et parler aidera aussi grandement à garder le cap et à trouver des moments de complicité et d’intimité.
S’il est indispensable de respecter son rythme, il ne faut pas non plus attendre passivement que le désir, la connexion et l’attraction sexuelle refasse surface spontanément sans effort comme dans les premiers temps de la relation amoureuse…
Une relation sexuelle satisfaisante sur la durée
demande de s’y investir un minimum et de faire preuve de créativité.
Vous pouvez commencer par vous donner des rdv, lister ce qui vous fait envie à chacun, explorer de nouvelles pratiques…
Et surtout sortir de la croyance que l’on connaît notre partenaire par cœur.
Voici quelques pistes pour réinventer votre sexualité :
Stimuler l’imaginaire érotique (audios, livres, vidéos érotiques…).
Amener de la nouveauté (jeux de rôle, liste de fantasmes, sextoys…).
Le slowsex (ralentir, s’explorer en conscience, sans attente particulière…).
Et surtout, des petits gestes simples d’appréciations et de complicité (un sourire, une caresse pleine d’amour, des petits textos, se dire merci…).
Si je devais résumer cet article en 4 mots :
Patience, communication, créativité et gratitude.
PS : Ne vous étonnez pas si vous sécrétez du lait pendant un moment charnel ou l’orgasme, c’est grâce à l’ocytocine, hormone du plaisir qui est aussi à l’origine de l’éjection du lait.
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